Stellantis rappelle en urgence des centaines de milliers de Citroën C3 et DS3 en Europe

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé une vaste opération de rappel concernant environ 440 000 véhicules en Europe, après un accident mortel survenu en France. Les modèles concernés sont les Citroën C3 et DS3, produits entre 2009 et 2019, équipés d’airbags fournis par le fabricant japonais Takata.
Interdiction immédiate de circuler
À la suite du drame survenu le 11 juin à Reims, où une femme de 37 ans a perdu la vie après que l’airbag de son véhicule a explosé lors d’une collision, Stellantis a décidé d’imposer un « Stop Drive » immédiat. Cette mesure interdit aux propriétaires de ces véhicules de les utiliser jusqu’à nouvel ordre. L’entreprise demande aux clients de contacter sans délai leur concessionnaire afin d’effectuer gratuitement les réparations nécessaires.
En Allemagne, environ 56 000 voitures sont concernées, selon Stellantis. D’autres marques du groupe, comme Opel, utilisent également des airbags Takata, mais elles ne seraient pas touchées par ce rappel, car elles utilisent un type différent de générateur de gaz.
Une décision consécutive à un accident dramatique
Le déclencheur de cette décision radicale est l’accident survenu à Reims, où une Citroën C3 a quitté la route et percuté une glissière de sécurité. L’airbag s’est déployé de manière explosive, causant des blessures mortelles à la conductrice. Le parquet local a confirmé que les blessures au visage de la victime sont compatibles avec une détonation du module de gaz de l’airbag. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.
Face à cette situation, le ministre français des Transports, Philippe Tabarot, est intervenu personnellement. Selon la presse, il aurait convoqué les dirigeants de Citroën et demandé la mise en place du blocage de conduite désormais en vigueur.
Un problème de longue date avec les airbags Takata
Les véhicules visés faisaient déjà partie d’une campagne de rappel initiée par Stellantis il y a un an, ciblant les airbags défectueux de Takata. Ce fournisseur japonais est à l’origine d’une crise mondiale de sécurité automobile. Depuis plus d’une décennie, plus de 100 millions de véhicules, de différentes marques – notamment Volkswagen et Audi –, ont été rappelés en raison de ces composants défaillants.
Les airbags défectueux peuvent exploser lors d’un déploiement, projetant des fragments métalliques dans l’habitacle et provoquant des blessures graves, voire mortelles. Jusqu’ici, les incidents étaient majoritairement signalés dans des zones très chaudes et humides, mais le cas récent de Reims remet en cause cette hypothèse. La ville, située dans le nord de la France, ne présente pas les conditions climatiques extrêmes évoquées.
Une première épreuve majeure pour le nouveau PDG
Cette crise marque le premier grand test pour Antonio Filosa, nommé récemment à la tête du groupe Stellantis. Le dirigeant italien prend les rênes dans un contexte délicat : le cours de l’action de l’entreprise est en baisse continue depuis plusieurs mois, avec une chute de 13 % enregistrée au cours des 30 derniers jours.
Stellantis tente désormais de réagir rapidement à la crise, tant pour des raisons de sécurité que pour protéger sa réputation. En attendant, les propriétaires de Citroën C3 et DS3 concernés doivent impérativement immobiliser leur véhicule et se rapprocher de leur concessionnaire afin de garantir leur sécurité.